Je monte me coucher et je demande à mon mari à quel moment il pense venir me rejoindre. Il m’annonce qu’une attaque terroriste a eu lieu à Québec dans une mosquée de Ste-Foy. Consternation ! Mon fil Facebook s’alimente en pensées pour les familles, la communauté musulmane de Québec, la tristesse, l’inquiétude. J’ai commenté à mon tour -malheureuse 🙁 «C’est insensé!»

Mon mari me dit «Il va falloir parler de terrorisme avec nos grands demain. Ils vont sûrement en entendre parler à la radio et à l’école.» Je fais ni un ni deux et je Google : Comment parler du terrorisme avec les enfants… C’est heureux et terrible à la fois qu’autant d’événements dans les deux dernières années aient autant nécessité la rédaction d’articles à cet effet. Heureux bien entendu parce que ça me permet de me faire une idée de comment aborder la situation et préparer ce que j’allais dire à mes enfants. Terrible, vraiment terrible et insensé parce que rien ne justifie ces gestes. Et voilà que c’est à 20 minutes de la maison que ça se produit cette fois.

Ce matin, les enfants étaient agréables et se sont si bien préparés que j’ai décidé de leur en parlé une fois dans l’auto. À ce moment, je me disais que j’allais avoir l’attention de tout le monde et qu’il serait impossible d’éviter d’en entendre parler à la radio.

Une fois montée dans l’auto, j’ai fermé la radio et j’ai pris la parole.

«Les enfants avant de partir pour l’école, je dois vous parler de ce qui s’est passé de grave hier à Ste-Foy. Deux personnes se sont attaquées à la communauté musulmane. Ils sont entrées dans un lieu de prière et ils ont tué et blessé plusieurs personnes. La police a arrêté les deux suspects. Je vous en parle parce que vous en entendrez certainement parler aujourd’hui. Je voulais prendre le temps de vous écouter et de vous répondre si vous aviez des questions. Tout ce qu’on peut faire en ce moment, c’est prier et envoyer nos pensées pour les familles touchées et la communauté musulmane. Prions pour la Paix parce que quelqu’un qui commet ce genre de geste n’a certainement pas la Paix dans son coeur.»

Chacun leur tour, ils ont pris la parole. Arthur, 9 ans était triste et vraiment inquiet. «Maman, ça se rapproche de plus en plus! Ça me fait peur!». J’ai pris sa main et je l’ai rassuré du mieux que je pouvais.

Alice, 6 ans «Je vais faire une prière.» Je l’ai remercié.

Alfred, 4 ans «Est-ce qu’ils sont morts les méchants?» Je lui ai dit que la police les avaient arrêté et qu’ils s’occuperaient de lui. Il a remercié et félicité la police.

Quelques conseils pour parler de terrorisme avec nos enfants?

Nancy Doyon a écrit un excellent texte à ce sujet dans lequel elle nous présente les grandes lignes pour bien jouer notre rôle face à cet événement.

Tout d’abord, protéger nos enfants contre les images des médias. On parle de protéger les enfants de 6 ans et moins. Selon moi, ce n’est pas nécessaire même pour mon grand de près de 10 ans de le laisser voir ces images qui ont rendu mon sommeil difficile hier soir.

Ensuite, ouvrir la discussion. Parce qu’il est certain qu’ils en entendront parler aujourd’hui et peut-être même toute la semaine. Nous aurons de nouvelles informations toutes la journée et probablement tous les jours cette semaine. Évitons quand même d’amplifier la situation en partageant intensément nos émotions face à l’événement surtout si ça nous angoisse personnellement. Il est à propos de leur dire que nous n’acceptons pas cette violence, que c’est triste, mais évitons de leur transmettre notre anxiété ou de leur faire développer un sentiment de peur et d’insécurité. J’avoue ici, il faut se doser.

Écouter, vraiment écouter jusqu’au bout ce qu’ils ont à dire. Ce n’est qu’en les écoutant sans interrompre que nos enfants pourront réellement exprimer ce qu’ils ressentent. Si leur question dépasse notre capacité à leur répondre, c’est possible de leur dire que nous n’en savons pas plus et que la situation est difficile à comprendre. On peut aussi leur dire qu’il y a des gens qui s’occupent de tout ça la police, les enquêteurs, les médecins, psychologues…

Les rassurer parce qu’il est vrai que ce genre d’événement est rare et qu’ils ne doivent pas avoir peur pour leur sécurité. On peut même les encourager à faire quelque chose pour les aider à se sentir mieux, une prière, un dessin, écouter une chanson qui leur fait du bien et se faire une grosse colle. Vous avez probablement des rituels de bonheur, utilisez-les!

Et consultez si vous sentez que vos enfants sont très anxieux et qu’ils développent des symptômes d’anxiété importants suite à cet événement comme des cauchemars à répétition, la perte d’appétit, des inquiétudes démesurées ou autres. Mieux vaut rester vigilant sur l’impact de ces événements dans l’esprit de nos enfants et de consulter pour les aider que d’essayer d’éviter de les voir et de les laisser grandir avec ces peurs qui les envahissent.

Pour terminer, s’ils vous questionnent sur la mort, j’ai trouvé un extrait fort pertinent pour vous aider à l’expliquer à vos enfants.

«…On préconise que les adultes leur disent que la mort, c’est l’arrêt de la vie, et que vivre, ça veut dire manger, respirer, dormir, sentir… », explique la Dre Papazian-Zohrabian, qui mène des recherches sur l’influence des deuils et des traumas sur l’adaptation des jeunes.»

Je prie pour que les cœurs trouvent la Paix et que les esprits soient Ouverts à la Tolérance et à la Différence pour faire de notre monde, un monde Unis.

Aussi à lire:

Stéphanie Dionne

Stéphanie Dionne

Formatrice et Maître-praticienne certifiée PNL

Je monte me coucher et je demande à mon mari à quel moment il pense venir me rejoindre. Il m’annonce qu’une attaque terroriste a eu lieu à Québec dans une mosquée de Ste-Foy. Consternation ! Mon fil Facebook s’alimente en pensées pour les familles, la communauté musulmane de Québec, la tristesse, l’inquiétude. J’ai commenté à mon tour -malheureuse 🙁 «C’est insensé!»

Mon mari me dit «Il va falloir parler de terrorisme avec nos grands demain. Ils vont sûrement en entendre parler à la radio et à l’école.» Je fais ni un ni deux et je Google : Comment parler du terrorisme avec les enfants… C’est heureux et terrible à la fois qu’autant d’événements dans les deux dernières années aient autant nécessité la rédaction d’articles à cet effet. Heureux bien entendu parce que ça me permet de me faire une idée de comment aborder la situation et préparer ce que j’allais dire à mes enfants. Terrible, vraiment terrible et insensé parce que rien ne justifie ces gestes. Et voilà que c’est à 20 minutes de la maison que ça se produit cette fois.

Ce matin, les enfants étaient agréables et se sont si bien préparés que j’ai décidé de leur en parlé une fois dans l’auto. À ce moment, je me disais que j’allais avoir l’attention de tout le monde et qu’il serait impossible d’éviter d’en entendre parler à la radio.

Une fois montée dans l’auto, j’ai fermé la radio et j’ai pris la parole.

«Les enfants avant de partir pour l’école, je dois vous parler de ce qui s’est passé de grave hier à Ste-Foy. Deux personnes se sont attaquées à la communauté musulmane. Ils sont entrées dans un lieu de prière et ils ont tué et blessé plusieurs personnes. La police a arrêté les deux suspects. Je vous en parle parce que vous en entendrez certainement parler aujourd’hui. Je voulais prendre le temps de vous écouter et de vous répondre si vous aviez des questions. Tout ce qu’on peut faire en ce moment, c’est prier et envoyer nos pensées pour les familles touchées et la communauté musulmane. Prions pour la Paix parce que quelqu’un qui commet ce genre de geste n’a certainement pas la Paix dans son coeur.»

Chacun leur tour, ils ont pris la parole. Arthur, 9 ans était triste et vraiment inquiet. «Maman, ça se rapproche de plus en plus! Ça me fait peur!». J’ai pris sa main et je l’ai rassuré du mieux que je pouvais.

Alice, 6 ans «Je vais faire une prière.» Je l’ai remercié.

Alfred, 4 ans «Est-ce qu’ils sont morts les méchants?» Je lui ai dit que la police les avaient arrêté et qu’ils s’occuperaient de lui. Il a remercié et félicité la police.

Quelques conseils pour parler de terrorisme avec nos enfants?

Nancy Doyon a écrit un excellent texte à ce sujet dans lequel elle nous présente les grandes lignes pour bien jouer notre rôle face à cet événement.

Tout d’abord, protéger nos enfants contre les images des médias. On parle de protéger les enfants de 6 ans et moins. Selon moi, ce n’est pas nécessaire même pour mon grand de près de 10 ans de le laisser voir ces images qui ont rendu mon sommeil difficile hier soir.

Ensuite, ouvrir la discussion. Parce qu’il est certain qu’ils en entendront parler aujourd’hui et peut-être même toute la semaine. Nous aurons de nouvelles informations toutes la journée et probablement tous les jours cette semaine. Évitons quand même d’amplifier la situation en partageant intensément nos émotions face à l’événement surtout si ça nous angoisse personnellement. Il est à propos de leur dire que nous n’acceptons pas cette violence, que c’est triste, mais évitons de leur transmettre notre anxiété ou de leur faire développer un sentiment de peur et d’insécurité. J’avoue ici, il faut se doser.

Écouter, vraiment écouter jusqu’au bout ce qu’ils ont à dire. Ce n’est qu’en les écoutant sans interrompre que nos enfants pourront réellement exprimer ce qu’ils ressentent. Si leur question dépasse notre capacité à leur répondre, c’est possible de leur dire que nous n’en savons pas plus et que la situation est difficile à comprendre. On peut aussi leur dire qu’il y a des gens qui s’occupent de tout ça la police, les enquêteurs, les médecins, psychologues…

Les rassurer parce qu’il est vrai que ce genre d’événement est rare et qu’ils ne doivent pas avoir peur pour leur sécurité. On peut même les encourager à faire quelque chose pour les aider à se sentir mieux, une prière, un dessin, écouter une chanson qui leur fait du bien et se faire une grosse colle. Vous avez probablement des rituels de bonheur, utilisez-les!

Et consultez si vous sentez que vos enfants sont très anxieux et qu’ils développent des symptômes d’anxiété importants suite à cet événement comme des cauchemars à répétition, la perte d’appétit, des inquiétudes démesurées ou autres. Mieux vaut rester vigilant sur l’impact de ces événements dans l’esprit de nos enfants et de consulter pour les aider que d’essayer d’éviter de les voir et de les laisser grandir avec ces peurs qui les envahissent.

Pour terminer, s’ils vous questionnent sur la mort, j’ai trouvé un extrait fort pertinent pour vous aider à l’expliquer à vos enfants.

«…On préconise que les adultes leur disent que la mort, c’est l’arrêt de la vie, et que vivre, ça veut dire manger, respirer, dormir, sentir… », explique la Dre Papazian-Zohrabian, qui mène des recherches sur l’influence des deuils et des traumas sur l’adaptation des jeunes.»

Je prie pour que les cœurs trouvent la Paix et que les esprits soient Ouverts à la Tolérance et à la Différence pour faire de notre monde, un monde Unis.

Aussi à lire: