Le burnout, une période riche en apprentissage!?

Aujourd’hui, je suis assez zen avec cette période de ma vie. Ça fait un an jour pour jour que j’ai reçu mon arrêt de travail signé de mon médecin. Je me souviens combien j’ai pleuré comme si c’était hier. Pour plusieurs personnes qui me connaissent, c’est assez difficile de m’imaginer pleurer. Pour mes amies proches ça été un vrai choc de me voir en P’tites miettes à pleurer ma vie. J’avais à peine eu le temps de dire « Bonjour! » et un torrent de larmes se déversait sur mes joues. C’était impossible pour moi de les arrêter. Pendant mon arrêt, j’ai dû apprendre à me déposer, à m’écouter et à écouter mes besoins. Pour y arriver, j’ai dû défricher tout un chemin dont j’ignorais même la destination. Me rendre à destination aurait été impossible pour moi sans être accompagné. L’après «épuisement professionnel» me donne ce cadeau; avoir appris à me déposer et à m’écouter.

Dès ma première rencontre avec ma psychologue, elle m’avait répété de prendre le temps de me déposer. Voilà qu’après deux séances, je m’assois à nouveau devant elle. Bien que je pensais me sentir mieux, je m’assois et je pleure. Je pleure et je cherche les kleenex sur son bureau. J’étais découragée de pleurer encore. Avant d’arriver, j’avais le désir très fort de lui montrer que j’allais mieux et juste cette idée me procurait une certaine fierté. Mais non, c’était loin d’être le cas. Elle me dit alors: «Tu ne t’es pas encore déposée?» et j’ai répondu en sanglotant: «Je ne sais pas comment». Je ne pouvais pas savoir comment, je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Tu l’aurais su toi? J’avais vraiment «no fucking idea» de ce qu’elle voulait dire par «Se déposer». Je ne savais même plus comment reconnaître mes besoins. Dépassée par l’atteinte de toutes mes attentes envers moi et envers tout le reste, j’avais programmé mon cerveau à faire comme il faut. Je m’étais finalement tracé un chemin parfait pour me perdre.

Décidée à avancer et à apprendre à me déposer, j’ai contacté mon amie Manon Jean, Fondatrice du Concept Arbre en coeur. Je lui dis en pleurant «Il faut que je me dépose, mais je sais pas comment. C’est quoi se déposer?» Elle a tellement ri. Elle a ri d’un rire rempli d’Amour et de Compassion qui m’a fait chaud au coeur. J’ai senti que j’étais accueillie et surtout comprise.

Voici ce qu’elle m’a dit :

«D’abord, réjouis-toi, de désirer prendre soin de toi pour aimer davantage ta famille et tes amis. Réjouis-toi de constater que tu ne vas pas super bien et que par Amour tu apporteras des changements à ta vie. Le but de la vie, c’est de trouver REFUGE dans son propre coeur et d’y faire confiance, et ce sans attente… Pas facile, car c’est un peu contradictoire avec tout ce qu’on voit. Prendre conscience que notre vie est brûlante, stressante et épuisante c’est accepter que ce soit nous qui en sommes les responsables. Ensuite, il faut laisser monter un sentiment de compassion tellement fort pour soi-même que tout se dépose ensuite. Peu importe comment les choses se déposent, c’est la réussite du sentiment de compassion envers soi… Rien de plus rien de moins.

Comme Bouddha dit si bien: Le bonheur véritable est dans l’apprentissage de savourer ses propres vertus… savoir aimer, partager, être patient, compatissant, au moment même où nous les appliquons dans notre vie. Je te connais peu et beaucoup à la fois, mais tu es une fille UNIQUE avec un coeur AIMANT, généreuse et radieuse …. simplement fermer les yeux et savourer ce que tu es … et une vague de wow montera en toi et ce wow est ta vraie nature. Faire confiance à cette vraie nature et en faire son chemin de vie c’est ÇA s’aimer pour vrai.»

Pour me déposer à l’intérieur de moi, c’est cette image qui est là. Je m’assois sur ce banc au pied de ce grand tilleul seul dans un immense champs.

Elle a fait naître en moi le début de cette Compassion et de cet Amour pour moi. Aujourd’hui, l’expression «Se déposer» prend tout son sens. C’est maintenant le chemin que je prends pour me retrouver dans un état de calme. C’est ma capacité à reconnaître les moments de stress pour m’arrêter et reprendre contact avec mes forces. C’est de cesser de forcer pour me laisser porter par la vague qui me vient naturellement. J’ai tellement forcé dans ma vie. J’ai forcé comme s’il fallait que je me batte pour réussir et que tout se réalise comme je le voulais et quand je le voulais. J’avais oublié un allié important dans la réussite: le T.E.M.P.S. La patience est devenue mon alliée et j’ai appris que toute chose est bonne à cueillir lorsqu’elle est mûre. En me déposant, j’ai appris à m’aimer et j’ai appris à profiter de chaque moment. «Se déposer» ça demeure une expression jusqu’à ce qu’on y ait donné du sens. Aujourd’hui, je connais le chemin que je dois prendre pour me déposer et il prend tout son sens chaque fois que j’y suis.

#Harmonie101 – Commencer par s’arrêter

Parce que trop longtemps, j’ai appuyé sur le champignon sans prendre le temps de m’arrêter pour me déposer. Mon inépuisable enthousiasme et mon ardent désir d’améliorer les choses m’ont tranquillement usés. J’ai ainsi fait connaissance avec les troubles du sommeil, la fatigue incessante, l’insatisfaction, la frustration, la déception, le stress, l’anxiété, la respiration courte, les palpitations et je vous passe l’énumération de toutes les répercussions que cela a eu sur moi, sur mon couple et sur ma famille.

Le plus bel apprentissage de cette période de ma vie, c’est certainement d’avoir compris ce que c’était de vraiment s’arrêter, de tout ralentir pour finalement me déposer. Ça m’a permis de créer le calme en moi, de faire le ménage de toute cette pression que je m’étais imposée pour accueillir qui je suis et ce qui m’interpelle naturellement pour cesser de forcer ma vie et de m’amuser dans toutes les sphères de ma vie. Ça l’air simple de même pour une personne qui entretient une relation saine avec le travail et qui sait doser ses besoins et ses désirs en respectant ses limites. Mais rendu au bout de son «roulot» (de la contraction de rouleau et de boulot), ça devient difficile d’y revenir.

Si tu sens le stress, la fatigue ou l’insatisfaction s’exprimer, il est peut-être temps de revenir à l’essentiel et de te déposer avant de devoir vraiment t’arrêter avec signature du médecin. Si tu as reçu ton arrêt du médecin, ce qui suit va peut-être t’inspirer et compléter les rencontres que tu as avec ton psychologue.

Voici ce qui m’a permis d’y arriver et que je te propose de mettre au coeur de ta vie:

  1. Commence par t’arrêter. Oblige-toi à ne rien faire. Entraîne ton cerveau à prendre un nouveau chemin. Sors-le du Faire et prépare-le à Être. Être calme, Être bien, Être reconnaissant, Être satisfait, Être patient, Être en paix…
  2. Trouve ce qui te rend Bien. Il y a une foule de façons, essayer c’est la meilleure façon d’y arriver. Méditation seule ou guidée (youtube en propose une foule), Yoga, Relaxation, Cohérence cardiaque, Techniques de respiration, Prière, Écriture, Lecture, Dessin, Tricot, Couture, Peinture, Horticulture…Ça va t’aider à détendre ton cerveau.
  3. Concentrer ton attention sur tes forces, tes passions, ce qui te fait vibrer. Prends le temps de les écrire, dessine-les, fais-toi un montage de photos ou un montage vidéo. Rends tout cela accessible visuellement pour que ton cerveau t’aide tranquillement à remettre tout ça au coeur de ta vie.
  4. Fais des choix. Tout ce qui t’inspire devient clair à un certain moment. Tu vas commencer à avoir des envies, des idées, des projets plus clairs. C’est le signal que c’est peut-être le moment de les réaliser. Pour ce faire, tu pourras mettre en place certains changements dans ta vie. Vas-y une étape à la fois!